Quand on parle de camping-car, les noms qui reviennent souvent sont ceux des mastodontes bien connus : Hymer, Pilote, Rapido… Mais ces dernières semaines, j’ai eu l’opportunité – l’envie, surtout – de tester un autre genre d’aventure roulante : plus compacte, plus futée, naturellement plus discrète. J’ai pris la route avec un camping-car Eriba, et vous le savez, quand j’embarque dans ce genre de virée, c’est rarement pour garder tout ça pour moi.
Eriba, ce n’est pas juste la petite sœur d’Hymer. C’est une marque à part entière avec une philosophie bien marquée : le voyage en toute liberté, mais dans un cocon pensé avec finesse. Après plusieurs semaines à bord, entre chemins sinueux, haltes au bord des lacs, et nuits étoilées perdues dans le Vercors, j’ai recueilli bien plus que des kilomètres au compteur.
Un format compact qui n’a rien à envier aux grands
Le premier choc avec l’Eriba, c’est sa taille. Visuellement, on retrouve une silhouette discrète et profilée, presque timide à côté des camping-cars familiaux. Mais dès qu’on s’installe dedans, on réalise vite que ce petit gabarit cache de belles surprises.
Avec ses dimensions optimisées, l’Eriba que j’ai testé (le modèle Touring Troll 530) est passé partout où je voulais aller, même sur ces petites routes de montagne où l’on se demande parfois si le ciel ne va pas finir par nous tomber sur le toit. Les manœuvres de stationnement deviennent un jeu d’enfant – et si comme moi vous vous êtes déjà retrouvé coincé dans une ruelle trop étroite en Provence, vous savez à quel point cela peut changer la donne.
À l’intérieur, la configuration intelligente et bien pensée m’a fait oublier que je voyageais dans un véhicule « compact ». On trouve :
- Un coin salon convertible en lit deux places confortable
- Une kitchenette fonctionnelle avec réchaud, évier et frigo
- Des rangements malins dans tous les recoins
- Un cabinet de toilette minimaliste mais suffisant pour le quotidien
Ce n’est pas un palace roulant, certes, mais c’est justement cette simplicité qui fait le charme de l’Eriba. On se sent tout de suite chez soi, à condition bien sûr de voyager avec une approche minimaliste, le luxe ici étant ailleurs : dans la sobriété, l’efficacité et la mobilité.
Une praticité au quotidien qui surprend
Ce qui m’a marqué, c’est la fluidité au quotidien. L’Eriba n’est pas là pour impressionner par ses gadgets, mais plutôt pour simplifier chaque moment. On s’installe en cinq minutes chrono, on plie aussi vite qu’on a déplié, et on part à l’assaut d’une nouvelle destination sans traîner. C’est l’idéal pour les nomades dans l’âme, les touche-à-tout du bivouac et les passionnés d’improbable coucher de soleil.
Le système de chauffage Truma fonctionne à merveille : je l’ai testé lors d’une nuit fraîche dans les Hautes-Pyrénées, et croyez-moi, j’ai dormi comme dans un nid douillet. L’isolation est bluffante pour un véhicule de cette taille, et même en plein été, l’intérieur reste étonnamment tempéré grâce à ses aérations bien conçues.
Petit bémol : la capacité en eau propre est limitée – normal vu la compacité – donc il faut bien gérer sa consommation, ou accepter plus de haltes techniques. Mais à mon sens, ça fait aussi partie du charme : on apprend à vivre avec moins, à mieux gérer nos ressources. Et ce retour à l’essentiel, c’est ce que je viens chercher quand je pars sur les routes.
Une esthétique rétro qui attire les regards
Ah, parlons du style ! Parce qu’autant vous dire que l’Eriba ne passe pas inaperçue. Avec ses lignes arrondies, son toit levable en toile, ses finitions chromées… elle évoque un souffle vintage terriblement attachant. Plusieurs fois, lors de mes arrêts, des promeneurs se sont approchés, curieux :
« C’est vous qui voyagez avec ce bijou ? C’est ancien ou récent ? »
Et c’est exactement ça : l’Eriba a le goût du passé sans ses inconvénients. Moderne par son équipement, charmante par son inspiration rétro, elle permet de voyager avec cette petite touche d’élégance nostalgique qui fait mouche partout où l’on passe.
À qui s’adresse l’Eriba ?
Si vous cherchez un palace roulant avec douche XXL, télé satellite et lit king-size, passez votre chemin. L’Eriba s’adresse plutôt :
- Aux couples ou voyageurs solo qui veulent un véhicule maniable et cosy
- Aux amoureux du minimalisme bien pensé
- À celles et ceux qui privilégient la liberté de mouvement au luxe apparent
- Aux passionnés de design qui cherchent un véhicule à forte personnalité
En revanche, pour une famille de quatre avec deux ados déjà plus grands que leur père, ça risque d’être un peu serré, à moins de partir pour un week-end en version « vraiment collés-serrés ».
Sur la route : entre maniabilité et économie
Un autre point non négligeable pour moi : la consommation de carburant. Sur route comme sur autoroute, l’Eriba se faufile avec légèreté. Là où mon grand fourgon consomme facilement plus de 12 L/100 km, l’Eriba affiche des chiffres plus raisonnables autour de 8 à 9 L/100 km, selon le profil du trajet. Une belle différence sur de longues distances !
La tenue de route est également un vrai plus : pas de roulis désagréable, pas cette sensation d’être balloté par chaque coup de vent. Je me suis même surpris à apprécier les routes sinueuses du Tarn autrement, plus détendu, avec cette impression d’avoir retrouvé l’essence même du voyage routier.
Ce que j’ai particulièrement aimé
- La taille passe-partout, idéale pour les chemins non goudronnés et les villages étroits
- Le design rétro ultra attachant
- Le confort thermique, été comme hiver
- Les rangements malins et l’espace intérieur bien agencé
- La sobriété mécanique et la consommation raisonnable
Mais surtout, ce sentiment de liberté décuplé. On part sans contraintes, on s’arrête là où l’on sent que le moment est bon. Le camping sauvage devient presque naturel, tant l’Eriba se fond dans les décors. On ne vient pas fanfaronner ; on vient s’imprégner.
Points d’amélioration ?
Rien n’est parfait, et même si je suis tombé sous le charme, quelques ajustements pourraient être bienvenus :
- Un peu plus de volume d’eau propre pour gagner en autonomie
- Un coin douche plus confortable pour les grands gabarits (bonjour les 1m85…)
- Un éclairage intérieur un peu plus chaleureux le soir venu
Mais ces petits détails restent à mes yeux largement compensés par l’expérience générale. On accepte ces compromis, justement parce qu’on comprend que le but n’est pas ici de « tout avoir », mais de bien vivre avec l’essentiel.
Une expérience de voyage authentique
En reprenant la route avec mon véhicule habituel après cette aventure avec l’Eriba, j’ai ressenti un petit pincement au cœur. Comme si ces quelques semaines à bord de ce compagnon de route un peu atypique m’avaient permis de toucher du doigt une autre façon de voyager : plus ancrée, plus douce, plus simple aussi.
Ce que je retiens ? Que parfois, ce n’est pas la taille ou le prix du camping-car qui compte. C’est la façon dont il s’efface pour laisser place à ce qui se passe autour… et en dedans.
Et si mon fidèle moteur vient à me lâcher un jour, il n’est pas impossible que je revienne frapper à la porte d’Eriba.
À bientôt sur les routes… et comme toujours, n’oubliez pas de lever les yeux. Le vrai luxe du voyage, il est souvent dans ce qu’on ne pense pas à regarder.