Il y a des choix qui marquent un tournant dans une vie. Pour moi, troquer un camping-car traditionnel contre un van plus compact, c’était un pari à la fois pratique et émotionnel. Et contre toute attente, c’est le Toyota Proace qui a su répondre à ce besoin de liberté nomade sans compromis. Dans cet article, je vous embarque avec moi pour un tour d’horizon de ce véhicule atypique qui, malgré sa discrétion, a tous les atouts pour séduire ceux qui veulent vivre leur aventure autrement.
Pourquoi passer d’un camping-car classique à un van compact ?
Il fut un temps où mon fidèle camping-car faisait figure de maison roulante idéale. Spacieux, confortable, parfaitement équipé. Mais à mesure que les kilomètres défilaient, je me suis rendu compte que plus grand ne rimait pas toujours avec mieux. Stationnements compliqués dans les petits villages, restrictions de circulation en zones urbaines, consommation parfois vorace… et puis ce désir profond de revenir à l’essentiel, de me fondre davantage dans le décor, de pouvoir passer inaperçu quand l’envie me prend de dormir face à un lac ou au pied d’une forêt.
C’est là que l’idée d’un van m’est venue. Mais pas n’importe lequel. Je voulais un véhicule discret, fiable, bien conçu, et capable de m’accompagner au bout de mes envies. Après de longues heures de comparaisons (et quelques galères sur leboncoin, je ne vous le cache pas), mon choix s’est arrêté sur le Toyota Proace.
Le Toyota Proace : un van sous-estimé au potentiel incroyable
Si vous pensez que le Toyota Proace est juste une fourgonnette de plombier, détrompez-vous. Ce van cache bien son jeu. Son gabarit contenu (moins de 5 mètres pour le modèle Medium) lui permet de passer pratiquement partout. Une ruelle dans un village de montagne ? Aucun souci. Un spot discret en bord de mer ? Il s’y glisse comme une anguille. Cerise sur le gâteau : il reste en dessous des 2 mètres de hauteur, ce qui veut dire parkings souterrains et barrières de hauteur généralement accessibles. Un immense avantage que j’ai pu tester dans de nombreuses aires urbaines.
Côté motorisation, j’ai opté pour la version 2.0 Diesel 150 ch. Suffisamment puissante pour grimper les cols des Alpes sans vous faire transpirer, et relativement sobre : autour de 6,5 L/100 km en moyenne, ce qui est franchement raisonnable pour un véhicule aménagé.
L’aménagement : entre astuce et confort
Le vrai charme du Proace, c’est sa capacité à se transformer. Je suis passé par un aménageur local, un artisan passionné dans le Sud-Ouest, qui a su imaginer un agencement à la fois simple et malin. Voici ce que j’ai fait installer :
- Un lit banquette convertible avec un vrai matelas de 120×190 cm
- Un meuble cuisine avec évier, réchaud et frigo à compression de 40L
- Des rangements sur mesure dans les moindres recoins (vive les tiroirs coulissants dans le plancher !)
- Un panneau solaire 150W sur le toit, couplé à une batterie auxiliaire 100Ah
- Une douchette extérieure et un système d’eau avec cuves propre / eaux usées de 30L chacune
Tout l’espace est pensé pour optimiser le quotidien, avec des matériaux légers mais résistants. Les ambiances bois clair ajoutent une chaleur bienvenue à l’intérieur, et les rideaux occultants sur mesure garantissent de vraies nuits de repos, même en pleine ville.
Les avantages au quotidien : liberté retrouvée
L’un des premiers effets positifs que j’ai ressentis après être passé au Proace, c’est la simplicité. Moins de stress pour les manœuvres, des arrêts plus spontanés, moins de contraintes logistiques. Ça peut sembler anecdotique, mais le simple fait de se garer devant une boulangerie de village sans se demander si on va bloquer la rue… quel bonheur !
Je me rappelle d’un matin de printemps, en Dordogne. J’avais trouvé un petit spot tranquille en bord de rivière. L’odeur des pins, le clapotis de l’eau… Un café préparé sur mon petit réchaud, assis à l’arrière du van avec la porte ouverte, les pieds presque dans l’herbe mouillée. Ce type de moment, intime et spontané, est devenu mon quotidien depuis que j’ai opté pour un véhicule plus modeste, plus intégré.
Et les limites ?
Aucun véhicule n’est parfait, et le Proace ne fait pas exception. Son espace réduit demande une certaine organisation, surtout si vous partez à deux. Il faut accepter de vivre avec moins, de faire et défaire son lit chaque jour (même si ça devient vite une routine), et de préparer ses repas dans un espace plus restreint. Mais c’est aussi là que réside la beauté du minimalisme : on apprend à n’emporter que l’essentiel, à savourer chaque geste du quotidien.
Autre point à considérer : le Proace n’étant pas un van aménagé de série comme un Volkswagen California, il nécessite un aménagement sur-mesure. Cela peut avoir un coût, mais c’est précisément ce qui permet de créer un intérieur à votre image, parfaitement adapté à vos besoins.
Une discrétion qui ouvre des portes
Ce que j’apprécie tout particulièrement dans l’usage du Proace, c’est la discrétion. Il ne crie pas “touriste en vadrouille”. En ville, dans un village, sur un parking de supermarché ou même en bord de mer au petit matin, je passe souvent inaperçu. C’est un atout précieux pour ceux qui, comme moi, aiment s’arrêter hors des sentiers battus, dormir sur un coup de tête et vivre la route à leur rythme.
Une fois, en Bretagne, j’avais trouvé refuge sur un petit parking au bord d’un sentier côtier. Un autre campeur en fourgon plus imposant s’est fait gentiment “rappeler à l’ordre” par un riverain tôt le matin. Moi, je suis resté invisible. C’est aussi ça, la force du compact.
Un van pour tous les terrains
Certaines routes de montagne ou chemins caillouteux peuvent rebuter les gros camping-cars. Avec le Proace, j’ai exploré des coins reculés des Cévennes, atteint des spots isolés dans le Jura ou le Cantal, pris des ferrys en toute simplicité – sans frais supplémentaires pour “véhicule long”. C’est cette polyvalence qui change la donne. Mais attention : il ne s’agit pas d’un 4×4, ses limites existent. Je me suis une fois ensablé en Camargue… une belle leçon d’humilité (et un bon coup de main d’un pêcheur à la rescousse !).
Un choix de vie plus que de véhicule
Choisir le Toyota Proace aménagé, ce n’est pas seulement choisir un mode de transport. C’est adopter une philosophie. Celle du moins mais mieux, du discret plutôt que du clinquant, de l’instant présent plutôt que du confort maximal. Ce van, c’est pour moi le juste milieu entre liberté et raison, entre praticité et aventure. Il ne correspondra peut-être pas à tous les voyageurs, mais pour ceux qui, comme moi, veulent allier discrétion, maniabilité et autonomie, c’est un compagnon idéal.
Alors si vous hésitez entre un gros camping-car tout équipé et un van plus modeste, posez-vous cette question : de quoi avez-vous vraiment besoin pour être heureux sur la route ?
Moi, j’ai trouvé ma réponse dans les 5 petits mètres du Proace. Et je ne suis pas prêt de rebrousser chemin.