Un mastodonte sur roues : pourquoi choisir un camping-car XXL ?
Certains rêvent de tiny house, d’optimisation millimétrée et de minimalisme épuré. Et puis… il y a les autres. Ceux qui ont besoin d’espace, de volume, d’un salon où l’on peut tourner sur soi-même sans renverser une cafetière. Nous faisions partie de cette seconde tribu quand l’idée d’un camping-car XXL s’est imposée comme une évidence.
Depuis plusieurs années déjà, notre petit cocon roulant sillonnait les routes de France et d’ailleurs. Mais entre les étapes prolongées, les projets professionnels mobiles et l’envie de voyager sans renoncer au confort, la taille standard a fini par devenir un peu juste. Surtout quand on vit à deux (ou plus)… avec un chien (ou deux). Alors on s’est lancé, direction le format grand luxe pour nomades : le camping-car XXL.
Une maison sur roues : premiers pas avec notre géant
Acheter un camping-car XXL, c’est franchir un cap : celui d’une autre échelle. En matière de longueur, on parle souvent de plus de 8 mètres. Notre modèle fait 8,78 mètres pour une largeur de 2,37 mètres. Autant vous dire que la première prise en main fut… sportive. Premier virage en centre-ville ? Transpiration. Première marche arrière dans une aire un peu serrée ? Prière. Mais rassurez-vous : tout s’apprend, et on prend vite ses marques.
Et quel bonheur une fois prêt à rouler ! La sensation de conduire un cocon complet, où chaque coin est pensé pour le confort, est réellement unique. On a cette impression étrange d’un compromis parfait entre liberté et stabilité. La route appelle, et pourtant, à chaque halte, c’est un chez-nous qui se déploie instantanément.
Un espace de vie digne de ce nom
Ce qui change radicalement avec un modèle XXL, c’est que l’on peut – enfin – dissocier les différents espaces de la vie quotidienne :
- Le salon : un vrai coin salon avec banquettes confortables, grande table modulable, parfois une télévision escamotable. On y vit, on y mange, on y travaille même parfois.
- La chambre : finies les transformations du lit tous les soirs ! On bénéficie d’un couchage permanent, souvent central, avec matelas confortable. Un luxe immense, que l’on apprécie encore plus après une grosse rando.
- La cuisine : un plan de travail digne de ce nom, trois feux gaz, un grand frigo avec congélateur séparé. On se surprend à préparer des plats comme à la maison.
- La salle d’eau : parfois séparée en deux (douche d’un côté, toilettes de l’autre), vous pouvez y tenir debout sans coller les coudes au mur. Ne pas sous-estimer ce genre de plaisir simple.
En somme, vivre à bord devient une expérience fluide. On ne « subit » plus le camping-car. On en profite, pleinement.
Rangement et autonomie : les alliés du quotidien
Avec une telle surface habitable, les espaces de rangement sont évidemment plus nombreux. On dispose de véritables penderies, tiroirs profonds, placards hauts et bas, sans oublier la soute arrière. La nôtre peut accueillir deux vélos, des chaises longues, et même notre parasol géant (oui, on ne plaisante pas avec l’ombre l’été).
L’autonomie, elle aussi, est renforcée. Selon le modèle et les options (panneaux solaires, double batterie, réservoirs d’eau plus grands), on peut vivre plusieurs jours sans se brancher. C’est une vraie liberté : plus besoin de courir après une aire ou un branchement à chaque arrêt.
Mais alors, est-ce que tout est parfait ?
Bien sûr que non. Un camping-car XXL impose quelques compromis. Le gabarit, par exemple, restreint fortement l’accès à certains lieux : impossible de se faufiler partout, surtout sur les routes étroites de montagne ou les petits villages perchés. Oubliez aussi le stationnement en ville : mieux vaut anticiper ses étapes et privilégier les campings ou aires adaptées.
Consommation de carburant ? Comptez entre 13 et 15 L/100 en moyenne. Ce n’est pas anodin, mais la vitesse de croisière reste raisonnable et le confort offert compense largement. Sans parler du fait qu’on bouge moins souvent : on prend le temps, on profite de chaque lieu.
Côté manœuvres, c’est un vrai sujet. Si vous n’avez jamais conduit un véhicule de cette taille, il faudra quelques jours d’adaptation. Une caméra de recul devient vite indispensable, tout comme des rétros bien réglés. Un conseil : allez-y doucement, et faites-vous guider au besoin par votre copilote.
Et les campings dans tout ça ?
Les campings s’adaptent de plus en plus aux véhicules longue distance. Beaucoup proposent des emplacements XXL, bien plats, souvent avec électricité, et assez d’espace pour installer votre mobilier extérieur sans gêner les voisins. Cela dit, vérifiez toujours en amont. Certains accueils ne prennent pas les camping-cars de plus de 8 mètres, ou demandent à ce qu’on reste sur les zones spécifiques.
Mais le plus beau dans tout ça ? C’est lorsque vous vous installez face à un lac, en pleine nature, et que votre « salon » vous offre une vue à coup le souffle. Là, le mot « liberté » prend tout son sens.
Vivre à l’année dans un camping-car XXL : possible ?
Oui, absolument. Et nous avons croisé plusieurs voyageurs qui ont fait ce choix. Le confort offert par ce gabarit permet de passer toutes les saisons à bord, y compris l’hiver (pour peu que vous ayez un bon chauffage et une isolation correcte).
Certains modèles intègrent même un double plancher pour protéger les nourrices d’eau du gel, et des systèmes de chauffage complémentaires à air pulsé ou à eau chaude. On ajoute quelques gadgets comme des rideaux thermiques pour la cabine, et vous voilà paré pour toutes les latitudes.
Notre ressenti après plusieurs mois sur la route
Vivre en grand dans un camping-car XXL, c’est un peu comme emporter sa maison en voyage – les contraintes en moins, l’aventure en plus. On redécouvre le plaisir de la lenteur, de prendre son temps, de rester ici deux jours de plus… parce que c’est trop beau. Sous la pluie, au bord d’un fjord norvégien. Ou sous le soleil, face à l’Atlantique. On ouvre les rideaux, on respire, on sourit.
Si vous êtes sensibles à l’idée d’espace, si vous aimez le confort sans renoncer à la liberté, alors ce format est probablement fait pour vous. Il faut l’assumer, l’apprivoiser. Mais une fois lancés, on ne regarde plus en arrière.
Alors oui, il est grand. Il fait parfois tourner les têtes sur les parkings et il demande un peu plus de planification. Mais il offre aussi des instants magiques, comme celui de boire son café du matin dans une cuisine spacieuse, tout en regardant les brumes s’élever sur un lac endormi.
Et ça, croyez-moi, c’est tout sauf accessoire.
